Horizon bleu

Du bleu qui se porte de la tête aux pieds, des chevelures au bleu de travail, de la marinière au jean. Le bleu est une couleur qui s’enrichit de mille nuances et porte en lui une riche symbolique qui donne un supplément d’âme à nos vêtements et à notre garde-robe.

C’est la tendance “denim hair”. Comme pour le jean, il s’agit d’obtenir un subtil délavage à partir d’indigos, de gris et de blancs. Et comme pour le jean, la couleur offre au fil du temps des dégradés de plus en plus subtils. Celles qui sont tentées par des cheveux blancs pourront choisir cette coloration rehaussée de touches bleu tendre, celles qui veulent intensifier leur noir corbeau opteront pour des reflets bleu nuit d’une grande profondeur.

Dans nos trousses de maquillage, le bleu fait également un retour remarqué. Il n’est plus seulement réservé aux yeux bleus mais convient à toutes les couleurs d’iris, pour créer des maquillages fastueux inspirés des années 1990. Appliqué autour des yeux ou sur les paupières, le bleu est un khôl précieux qui sublime et spiritualise le regard.

Pour le jour, un trait de crayon bleu électrique suffira à illuminer le regard, pour le soir, un smoky-eye bleu noir rehaussé de paillettes rappellera la voûte céleste. L’eye-liner et le mascara sont ici les meilleurs alliés du bleu, comme ils ourlent le regard et ajoutent encore à son intensité. La tendance kawaii met elle aussi le bleu à l’honneur.

Le terme qui signifie “mignon ou “adorable” renvoie à un style de lolitas revisité par le graphisme des mangas. Avec le rose bonbon, le bleu tendre est la couleur-phare de cette palette néo-enfantine et s’utilise avec parcimonie : cheveux bleu gris, lèvres bleu cyan, fard à paupières bleu céleste, une touche de bleu à l’horizon d’une audace assumée.

De l’indigo au bleu de Prusse, le bleu règne en maître dans nos vestiaires. L’époque est au fonctionnalisme, au minimalisme avec une touche moderne. Le jean reste donc la pièce essentielle de cette tendance workwear et les créateurs se rapprochent de ses origines. Réalisé en toile de Gênes et conçu dans les années 1870 pour les mineurs ou les bûcherons américains, c’est un pantalon solide renforcé de rivets en cuivre. Cent cinquante ans après sa démocratisation, le denim est devenu un vêtement urbain et texturé aux spectaculaires effets de matière. Si le jean skinny, moulant et féminin, continue de connaître la faveur, on remarque un intérêt nouveau pour les formes reprises aux hommes, du modèle boyfriend au modèle bootcut.

Quant au bleu de travail, c’est l’autre pièce essentielle de ce vestiaire workwear. Il naît à l’usine avec la révolution industrielle qui impose des vêtements correspondant à de nouvelles normes de sécurité. D’abord blouse ou bourgeron, le bleu devient ensuite combinaison. Aujourd’hui, il s’accorde pleinement avec une mode non genrée. Les créateurs haute-couture l’épurent pour en faire une nouvelle version du costume de ville, les designers avant-gardistes en cultivent l’aspect martial, avec des cols montants, des boutons dorés et de larges ceintures. Une dernière pièce remet le bleu à l’honneur : la marinière. Offrant des encolures-bateau ou des boutons aux épaules, elle est portée par les hommes comme par les femmes sous un caban ou un trench-coat.

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